Synopsis

Mémoire d’un souvenir, réalisé par Robert McMahon et produit par Ronald Rudin, narre l’histoire d’un monument dont la propre histoire a été transformée au fil des cent ans écoulés depuis son inauguration.


Le 15 août 1909, une Croix Celtique de quatorze mètres de haut fut inaugurée sur la Grosse-Île, minuscule île du Saint-Laurent à l’est de Québec, et site du plus grand cimetière en dehors de l’Irlande pour les victimes du la Grande Famine des années 1840. La Grosse-Île avait été une station de quarantaine depuis les années 1830, et plus de 5000 personnes y périrent au cours de la seule année 1947.

 

Construite par l’Ancien Ordre des Hiberniens (AOH), la Croix racontait plusieurs histoires dans trois langues différentes, inscrites sur les panneaux de sa base, mais sa plus grande force d’émotion résidait dans l’inscription en français (qui rendait hommage aux prêtres catholiques qui avaient soigné les malades) et celle en irlandais (qui qualifiait la Famine d’acte de génocide orchestré par les Britanniques). La cérémonie d’inauguration souligna cette entente biculturelle par des discours en irlandais et en français, qui indiquaient un héritage partagé entre les Irlandais et les Canadiens français, né de la tragédie des années 1840.

 

Cependant, exactement 100 ans après l’inauguration, il ne subsistait plus grand-chose de cette alliance. En effet, les célébrations du centenaire, à nouveau commanditées par l’AOH, eurent lieu uniquement en anglais, et il fut à peine rappelé que les Canadiens français avaient fait partie des événements de la Grosse-Île. Qu’était-il donc arrivé à l’histoire d’un moment partagé entre les Canadiens français et les Irlandais?

 

Mémoire d’un souvenir explore cette mémoire changeante, recréant la cérémonie d’inauguration de 1909 par le biais de photographies et la transcription des discours prononcés, et montrant au spectateur les mots et les images du centenaire de l’inauguration en 2009. Le film comporte des commentaires provenant de personnes ayant pris part au centenaire, ainsi que de personnes « ordinaires » interviewées dans les rues de Québec. De plus, des experts en histoire canadienne française et irlandaise fournissent des explications à ce changement dans la compréhension historique.